Sans la belle aisance et l'audace journalistique qu'a Fabrice Nicolino sur son site "Planète sans visa", notre blog "Bifurc" s'emploie à dynamiter les cadres de notre malheureuse civilisation occidentale. Qu'en sera-t'il de cela ? On verra. Pour ce plastiquage nous guide cette philosophie traditionnelle, seule à notre sens, de réenchanter le monde et de produire les valeurs qui le permet.
A l' unanimité les Représentants du peuple dans notre triste France se sont scandalisés des propos du footbolleur Eric Cantona qui proposent de retirer notre argent des banques. Pour ceux de droite, réaction normale, mais pour les autres! Sans commentaire.Que Marie-Louise Duboin dans son livre explique en détail <Mais où va l'argent> publié en 2007, cela n' intéresse pas notre intelligentia. Que 80% de l'argent en circulation soit émis par les banques privées, pour leur plus grand profit et les pressions politiques qui vont avec n'est pas pour nos partis de gauche scandaleux ou du moins dénonçable.
Comment se détacher de cette glu -glauque monde- où nous a plongé le rationnalisme à la mode du Professeur Nimbus, la science sans conscience, l'oubli de l'Homme. Ci-dessous, le petit texte du philosophe Frédéric Lenoir piqué sur le site <Nouvelles Clés> dit d'une autre façon , peut-être plus accessible, ce que Gilbert Durand défend dans son livre : Science de l' Homme et Tradition; de Frédéric Lenoir - <<Cette modernité première, je pense que nous sommes en train d'en retrouver l'esprit en ce moment même, mais riche de cinq siècles de folle traversée - d'où ma proposition de l'appeler "ultra-modernité" : ce n'est pas une "post-modernité" qui serait en rupture avec les idéaux de la Renaissance, bien au contraire : la caractéristique n°1 n'a pas changé, c'est l'autonomie du sujet, l'individu reste LA référence. En revanche, je la distingue d'une modernité seconde, qui a lentement émergé au 17ème siècle, s'est affirmée au 18ème, pour devenir hégémonique au 19ème... Avec Descartes en effet, on scinde le monde en deux : d'un côté la foi en Dieu, l'imaginaire, le symbolique, qui deviennent des affaires privées, sans prise sur le monde physique ; de l'autre côté, la science, en pleine ascencion, qui étudie une nature désenchantée, habitée par des hommes-machines doués de raison, et qui va prendre le pouvoir. Ce deuxième temps de la modernité est systématisé par les Lumières. Kant ou Voltaire sont aussi croyants que Descartes, mais leur Dieu, lointain et froid architecte de l'univers, n'a plus qu'un ascendant moral sur les hommes. Leur quête principale, guidée par la raison, entièrement accaparée par une laïcisation du décalogue (la loi kantienne) et par la recherche scientifique, n'a plus rien à faire du symbolique ou de la Kabbale. Un siècle plus tard, le scientisme règne, moteur des grands systèmes athées et aboutissement logique de la scission entre foi et raison. Feuerbach, Marx, Nietzsche, Freud, chacun à sa façon, tirent la leçon des Lumières : si le "grand architecte" n'a plus de rapport réel avec le monde, si l'on ne peut même plus raisonner sur lui, c'est donc quon peut se passer de lui, il n'est plus qu'une idole ! C'est l'apothéose du mythe de la modernité. Sa caricature. L'homme ne se rend pas compte qu'il se coupe de la nature, de son corps, pour ne plus être qu'une sorte de cerveau qui, finalement, a réponse à tout et peut apporter le bonheur à l'humanité entière. L'illusion du progrès rationnel triomphe avec le marxisme et ses lendemains radieux...
Là-dessus, l'humanité se prend sur la figure le siècle le plus violent de l'histoire humaine - d'Auschwitz au clonage, en passant par le Goulag et Hiroshima - et nous nous retrouvons, à l'aube du troisième millénaire, à nous interroger.>>
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