Un monde peut-il être symboliquement UN comme l'entend la tradition hermétique et laisser dans la société des zones d'ombre où prospèrent des zones réservées ? C'est par le mécanisme de l'héritage qu'une partie des biens de la terre se retrouve la propriété d'une infime minorité des habitants de la planète.
Si la transmission des biens à ses enfants a ses raisons humaines, il est évident aussi que cette pratique a comme conséquence une société en couches séparées, inégalitaires. Psychologiquement, les hommes luttent contre leur conscience d'être mortel et l'héritage est un moyen simple pour imaginativement s'éterniser. La révolution bourgeoise de 1789 a coupé le lien héréditaire de l'aristocratie avec le pouvoir mais ce lien a été maintenu pour la bourgeoisie par la transmission des biens de génération à génération.
Comment tout en maintenant le principe d'un monde non-séparable, laisser à l'homme son sentiment d'être pérenne par le lien de l'héritage sans entraîner une société séparée en classes dont une, très minoritaire, accapare la majorité des biens de la terre ?
Actuellement il y a bien péréquation des taxes sur les héritages en fonction des fortunes mais ces taxes n'influent en rien ou de façon infime sur la quantité des biens transmis. BIFURCation a pour objet d'imaginer une civilisation en rupture et propose, pour résoudre ce dilemme individu-collectivité, l'institution d'un mécanisme comptable, mathématique, un algorithme dont la finalité est de donner aux humains pendant la durée d'une vie, un niveau équivalent de possession.
Pour se faire une idée :
- à son décès, le possesseur d'un appartement, d'une petite maison, la transmettrait à ses enfants;
- à son décès, le possesseur d'immeubles, de biens financiers conséquents, laisserait à ses héritiers le logement familial ou l'équivalent en argent.
Ainsi on pourrait sans hypocrisie parler à terme d'égalité des chances qui ne serait pas celle actuelle qui est de se hisser à un niveau social au-dessus des autres mais celle de vivre en égal avec ses frères humains.
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