Rédigé à 19:58 dans Actualité, Ecologie, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Rédigé à 01:11 dans Actualité, Espéranto, Sociétal | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Dans ce monde immoral, ce qui est dit par les gouvernants et les médias doit être reçu avec des pincettes. Le bourrage de crâne est une infection sans vaccin autre que la méfiance généralisée.
Pour cette pandémie H1N1 - la grippe A:
Voici donc ces quelques précautions :
1. Tel que mentionné dans la plupart des publicités, se laver les mains fréquemment.3. Deux fois par jour, se gargariser avec de l’eau chaude salée. (Listerine peut remplacer l’eau salée si
on préfère.) Il s’écoule normalement de 2 à 3 jours entre le moment où la gorge et les narines sont
infectées et l’apparition des symptômes. Se gargariser régulièrement peut ainsi prévenir la prolifération
du virus. D’une certaine façon, se gargariser avec de l’eau salée, a le même effet sur une personne en
santé que le vaccin sur une personne infectée. Il ne faut donc pas sous-estimer cette méthode
préventive simple, peu dispendieuse et efficace.
4. Au moins une fois par jour, nettoyer les narines avec de l’eau chaude salée. Se moucher avec vigueur
puis, à l’aide d’un coton tige trempé dans l’eau chaude salée, badigeonner les deux narines. C’est une
autre méthode efficace de diminuer la propagation du virus.
5. Renforcer notre système immunitaire en mangeant des aliments riches en vitamine « C ». Si la
vitamine « C » est prise sous forme de tablettes, s’assurer qu’elles contiennent également du Zinc afin
d’accélérer l’absorption..
6. Boire le plus possible de boissons chaudes. (Thé, café, tisanes, etc,) Les boissons chaudes ont le
même effet que le gargarisme mais de façon inverse. Les boissoins chaudes nettoient la gorge des virus
qui pourraient s’y trouver puis les entraînent dans l’estomac où ils ne peuvent survivre, évitant ainsi
leur prolifération ou tout autre dommage.
Rédigé à 15:41 dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Dans son livre remarquable, la philosophe Isabelle Stengers évoque en titre "Le temps des catastrophes" et sous-titre "Résister à la barbarie qui vient". En quatrième de couverture on peut lire : "(...) la catastrophe de La Nouvelle Orléans [le cyclone Katrina] a frappé les esprits : la réponse qui lui a été apportée -l'abandon des pauvres tandis que les riches se mettaient à l'abri - apparaît comme un symbole de la barbarie qui vient, celle d'une Nouvelle-Orléans à l'échelle planétaire."
Localement et plus généralement, dans notre pays, des événements en cours portent eux aussi la trace de cette barbarie qui monte. En voici trois exemples :
Premier exemple : la grippe A. Le professeur Marc Gentilini, que l'on ne peut pas qualifier de dangereux charlatan alternatif (spécialiste des maladies infectieuses, membre de l'Académie de médecine, ancien président de la Croix Rouge française...) a-t-il publié un texte dans Le Monde du 6 aout 2009 où il fustige nos gouvernants pour leur gestion de la grippe H1N1 sous le titre "La pandémie de l'indécence", arguant que l'on en fait trop quand en même temps sur la planète, 200 000 enfants meurent de maladie chaque semaine et quand chaque année, un million de personnes meurent de paludisme dans l'indifférence générale. Il dénonce aussi le milliard d'euros que coûte le vaccin : "c'est trois fois plus que l'aide de la France aux pays en développement !" "Le poids que l'on atrribue à la grippe A est indécent par rapport à l'ensemble de la situation sanitaire dans le monde. C'est une pandémie de l'indécence. Quand je regarde la situation de la planète, j'ai honte de voir tout ce qui est entrepris pour éviter cette grippe dont on ne sait que peu de choses." "Par ailleurs, on n'a pas beaucoup songé à l'accès aux vaccins des pays du Sud." Un hebdomadaire affirme quant à lui que 90% des vaccins en production ont été achetés par les pays riches quand 96% des décés dus à la pandémie devraient se produire dans les pays dits "en développement".
Quelque soient les débats, légitimes, sur les intérêts et les dangers de la vaccination, nous sommes bien là au coeur de "la barbarie qui monte" : un monde où les riches se donnent les moyens de se défendre (du moins le pensent-ils) quand les pauvres sont abandonnés à leur sort.
Second exemple : l'automobile. Problème tant mondial que local. Je me contenterai de citer un extrait de la note du journaliste écologiste Fabrice Nicollino sur son excellentissime blog (premier lien de "site ami" proposé par BIFURCation) "Planète Sans Visa ". Il analyse un article paru dans la presse automobile et d'affaire internationale : "Et voici : la crise de l’automobile est imaginaire, car les plus belles années de la bagnole individuelle sont devant nous. Pour une raison imparable : les ventes devraient augmenter de 600 % dans les pays « émergents» d’ici 2018. (...) Or donc, dans moins d’une dizaine d’années, deux fois plus de voitures sur terre qu’aujourd’hui. Le groupe dit BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) assurerait une bonne part de ce qu’il faut bien appeler une révolution.(...) En tout cas, aucun des imbéciles qui croient en ces âneries n’imagine une seconde ce que signifierait vraiment un déferlement aussi massif. Les ponctions invraisemblables qu’il faudrait consentir dans le budget des particuliers et des États pour acheter ces merdes et fabriquer les routes et parkings à elles dédiés. Ces budgets pharamineux ne seraient évidemment pas employés pour l’agriculture vivrière, la restauration des écosystèmes naturels, l’éducation, l’assainissement de l’eau, etc. Aucune de ces andouilles n’a entendu parler de limites physiques, de crise climatique, de thrombose des principales villes du monde, de manque in fine des matières premières indispensables à la construction d’une telle flotte et à son entretien. Pas un, pas une ne comprend qu’une semblable évolution serait de facto une guerre civile mondiale entre qui ceux roulent et ceux qui marchent. Pas un, pas une n’imagine jusqu’à quels drames sociaux, politiques, écologiques bien sûr, conduirait la fabrication de plus de 800 millions de véhicules en acier et plastique en seulement neuf années. 800 millions en admettant qu’on garde ceux qui existent, ce qui ne sera pas le cas. Disons un milliard." La guerre entre "ceux qui roulent" et "ceux qui marchent", nous voilà à nouveau dans la montée de la barbarie que sécrète notre merveilleuse civilisation esclave de la bagnolle. Intégralité de l'article : ici
Dernier exemple : l'école. Je parle ici de l'école primaire. Les réformes Darcos ont laminé ce qui restait pour aider, souvent avec efficacité, les plus démunis, les élèves dits "en grande difficulté". Sous pretexte de "récupérer" des postes (pour alléger les impôts des plus riches), la propagande ministérielle a fait preuve d'un zèle sans équivallent dans l'histoire de l'Education Nationale. On a réussi à faire croire aux français que l'école allait "enfin" prendre en charge les élèves en grande difficulté en mettant en place des formes d'aides ... complètement inadaptées au public visé : peut-on décemment demander à un élève en souffrance à l'école car en grande difficulté de faire une demie heure à une heure de classe en plus après les six heures de classe (déjà lourdes puisque cela s'adresse à des enfants de 2-!- à 12 ans ) pour du "soutien" et ceci deux fois par semaine ? Qui plus est avec un enseignant sans formation sur la grande difficulté même si certains Inspecteurs d'Académie ont osé pavoiser dans la presse parce que "tous les enseignants ont reçu une formation sur la grande difficulté", oubliant au passage de préciser que la formation a duré trois heures (!) quant les enseignants spécialisés des RASED (Réseau d'Aides Spécialisés aux Elèves en Difficulté), ceux dont on supprime les postes, ont eu une formation à temps plein d'une année complète !
C'est donc ce que le ministère Darcos à mis en place sous la charmante appellation d'"Aide personalisée". L'objectif de l'opération de com' étant, vous l'avez compris comme moi, de mieux faire passer la disparition de près de 2000 postes (sur environ 10 000) d'enseignants spécialisés (RASED) qui eux menaient un travail de pointe, "réel" j'oserai dire, au sein de la classe ou pendant les heures de classe des élèves (ce qui entre autre évite la stigmatisation des enfants et familles en échec, tout ce travail se faisant dans la finesse et la discrétion). L'efficacité de leur travail était importante même si aucun de ces RASED n'était en nombre suffisant voire en équipe complète (médecine scolaire, psychologue scolaire et maîtres spécialisés en matière de troubles du comportement ou de l'apprentissage). Le ministère est en train de dilapider un trésor de compétences qui étaient destinées aux plus faibles.
Sans oublier que désormais, nombreux sont les instits "de base" qui, privés de RASED sont très cruellement seuls face à leurs doutes pour statuer sur des cas d'élèves extrêmement complexes quand le RASED permettait un regard croisé de deux à trois spécialistes en plus de celui de l'enseignant "de base" bien moins "équipé" qu'un psychologue, un médecin ou un enseignant spécialisé pour prendre des décisions qui peuvent engager la vie entière d'un enfant. On passe d'une sorte de collégialité à de l'opinion individuelle.
La cerise sur le gâteau de la triste année 2008 pour l'école élémentaire, ce fut la mise en place de stage de deux fois une semaine, toujours en direction des élèves en difficulté, une semaine à Pâques et éventuellement une semaine début juillet et une autre fin aout. Toujours avec des personnels non formés et dans des conditions ubuesques (listes d'élèves communiquées le jour même, enseignants ne connaissant pas les difficultés des élèves confiés et j'en passe de très belles hélas ...). Mais l'essentiel était là : les médias ont relevé que le ministère souhaitait s'occuper des élèves en difficulté. C'est bien connu : en martelant un peu plus, à grands coups de stages et de bourrage de crâne, les élèves en difficulté deviennent brillants ! Petite précision : ces stages tout comme les 2 heures hebdomadaires dites d'"aide personnalisée" sont... facultatifs !
Quand dans le même temps on alourdit considérablement les programmes, on supprime à chaque élève 3 heures d'enseignement (suppression du samedi matin) et on ôte aux plus démunis les aides du RASED, de deux choses l'une si on a la malchance d'avoir un enfant en détresse à l'école : soit on est une famille avec des ressources intellectuelles et financières et on se tourne vers des psychologues privés, des "coachs" en guise d'éducateurs, des orthophonistes et des médecins libéraux, soit... on laisse tomber. Inutile de préciser que c'est ce qui se passe dans les familles en proie à toute sorte de difficultés sociales. Vous voyez là aussi "la barbarie qui monte" ?
Pour ma part (je suis instit), la barbarie m'a sauté aux yeux quand j'imaginais l'un de mes élèves, appelons-le "Tom", -très "attaqué" psychologiquement et moralement par l'école- sommé de se passer de cette précieuse aide du collègue spécialisé "RASED" l'anné suivante si les suppressions de postes étaient confirmées : j'ai repensé à un type que j'entendais discuter dans le train et qui expliquait que Sarko n'était pas sa tasse de thé mais... qu'il était satisfait des baisses d'impôts parceque désormais, il pouvait se payer des plongées aux Maldives chaque année. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Tom : mon pauvre petit "Tom" (six ans) le travail que faisais Marc avec toi l'an dernier pour t'aider en classe, ça t'a été très utile et ça t'a bien souvent rendu le sourire en classe... mais... il faut tout arrêter cette année parceque... on ne peut plus le payer : il faut bien que le Monsieur du train et ses amis réussissent leur voyage annuel aux Maldives !
Voilà mon expérience personnelle et trop crue de "la barbarie qui monte" avec d'un côté, ceux qui plongent chaque année aux Maldives (et que l'on aide à réussir ce superbe objectif) et de l'autre, ceux qui plongent dans la déprime scolaire à six ans et qu'on préfère laisser au bord du chemin. Oui, c'est à pleurer et j'avoue que ça m'est arrivé cette année ainsi qu'à plusieurs de mes collègues.
Et puis... n'oublions pas combien nous avons été littéralement lâchés par les syndicats uniquement obsédés d'unité syndicale même si cette dernère signifie d'accepter les pires attaques afin de ne pas froisser tel syndicat plus timoré. Un réel nivellement par le bas qui a aboutit au découragement, à la démobilisation, à la résignation de la majorité des enseignants et bien souvent à la dépression de nombreux collègues ! Aucune capacité de réaction syndicale face à des attaques pourtant unanimement qualifiées d'"historiques". Une réaction à la hauteur aurait été la moindre des choses.
Alors n'oublions pas : le sous-titre du livre d'Isabelle Stengers, c'est RESISTER à la barbarie qui monte. Résister : voilà pourquoi depuis 2008, avec officiellement 3000 collègues (oficieusement des dizaines de milliers qui résistent en silence), nous avons refusé les réformes Darcos-Chattel en entrant dans une forme de désobéissance civile inédite dans l'histoire de l'éducation nationale.
Je propose aujourd'hui à chacun d'entre vous de relayer cette action en diffusant dans vos réseaux et auprès de collègues enseignants du primaire l'appel à signer la charte de la désobéissance. Une diffusion massive est souhaitée. Une note de BIFURCation y sera bientôt consacrée. Agissez vous aussi contre la montée de la barbarie ségrégationniste.
P.P
_______________
Illustration : WILD WORLD, lithographie de Kavavaow Mannonee (art Inuit de Cape Dorset)
Rédigé à 22:37 dans Actualité, Politique, Social | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Contribution sous forme de poster au colloque :
"Biodiversité, Naturalité, Humanité, inspirer la gestion des forêts",
Chambéry, 27 au 31 octobre 2008
Patrick Pappola
En matière de "naturalité", les réticences de certains de nos contemporains semblent si profondément ancrées en eux que l'on peut parler ici d'anthropologie. Les travaux de l'anthropologue Gilbert Durand (1960, 1975) peuvent aider à comprendre ces blocages, son œuvre apporte même un réel espoir de réconciliation entre l’Homme et la Nature.
Comprendre l'humain ... mais l'humain tout entier
Pour comprendre l'humain, il s'agit ni plus ni moins que de le considérer enfin dans sa globalité et sa complexité. C’est dans la Tradition (1) de l’occident, au sens des hermétistes du XVIIIème siècle (Hermès ; la non séparation de l’Homme et de l’univers pensé) que puise notre anthropologue pour mettre en cohérence et prolonger les acquis parmi les plus pointus de la pensée contemporaine et finir par fonder rien de moins qu'une " nouvelle anthropologie" (Durand 1960, 1975).
L'humain "non mutilé" est porteur d'espoir
L'humain "non mutilé" est porteur d'espoir. Les travaux de Gilbert Durand sur la figure traditionnelle de l'Homme tendent à prouver que l'occident contemporain possède en lui les capacités "anthropologiques" de devenir ou redevenir un « peuple accordé à la nature » comme l'écrivait si justement François Terrasson.
Connaitre la figure Traditionnelle de l'Homme :
Ainsi, Gilbert Durand, grand pourfendeur de l'idée d'un Homme "maître et possesseur de la nature", pense que depuis le XIIIème siècle, la pensée occidentale se détourne de la figure de l’Homme vers le monde des choses. Pour une science de l’Homme qui ne soit ni réductrice, ni mutilante, il propose de prendre conscience du contenu de la figure traditionnelle de l’Homme organisée autour de six caractères. La plupart sont directement liés à nos réflexions sur la naturalité :
Comprendre le moteur de notre conscience : le symbole
Seconde condition pour cesser de nier la globalité humaine : la pleine reconnaissance des pouvoirs de l’imagination créatrice. C’est le symbole, c’est à dire le processus général de la pensée à la fois indirecte et concrète qui constitue la donnée première de la conscience humaine. Sa prise de conscience ne peut qu’être décisive pour l’équilibre biologique et psychosocial de l’humain.
Quelles résonnances avec nos questions sur la naturalité ?
Symbole ? Imaginaire ? Bien d'avantage que Prométhée ou Dionysos, c’est la figure d’Hermès qui devrait s’imposer à notre temps. Dieu des carrefours et du commerce, Hermès est surtout la divinité des « bornes ». Le nouveau mythe de notre temps devrait être celui du lien entre les différences, de la médiation entre prochain et lointain, celui des bornes, des limites qui définissent seules rencontres et carrefours.
La naturalité : un changement de "mythe directeur" ?
C’est une rupture, un changement d’imaginaire qui est ici souhaitable dans les rapports que notre société entretient avec la nature. Ce souhait est-il en voie de réalisation avec la "naturalité" ? Gilbert Durand qui évoque l’existence de « mythes directeurs d’une société » a justement travaillé à la description des utilisations sociales de l’imaginaire. Notre civilisation est encore trop occupée à s’affronter aux écosystèmes plutôt qu’à s’y accorder. Hermès est encore trop timide chez nos semblables et peut-être aussi en chacun de nous… le savent-ils et le savons nous ? Des individus à la société, oseront-ils et oserons nous l’avouer et en tirer des conséquences constructives voire radicales pour en finir réellement avec la mutilation omnipotente de la maîtrise et de la possession cartésienne qui aboutit à effacer à la fois l'homme et la nature sous nos yeux ?
(1) Loin de tout "bon vieux temps" conservateur, il s'agit ici de ce qui est permanence chez l'humain, l'Homo Sapiens n'ayant pas réellement évolué depuis son origine terrestre.
Références :
Durand G. 1975. Sciences de l’homme et tradition. Le nouvel esprit anthropologique. Paris, Albin Michel, 242 pages.
Durand G. 1960. Les Structures anthropologiques de l'imaginaire. Paris, Dunod.
Sironeau J.P. 1980 Hermès ou la pensée du retour, article publié dans La galaxie de l'Imaginaire, dérive autour de l'oeuvre de Gilbert Durand, Paris, Berg International.
___________________
Photo : P.P, une forêt de montagne à haut degré de naturalité, massif fréquenté par l'ours dans les Pyrénées ariégeoises.
Rédigé à 11:28 dans Actualité, Ecologie, Naturalité, Philosophie, Science, Tradition | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Les 6 caractères de la Figure de l'Homme que Gilbert DURAND a clairement énoncés et qui constitue la "pensée-boussole" de BIFURCation, se retrouvent chez la plupart des peuples dits aujourd'hui "premiers" que compte encore notre planète aujourd'hui : Aborigènes d'Australie, Guarani et Yanomamis du Brésil, Bushmen du Botswana, Inuits du Grand Nord, Pénans de Malaisie...
Aujourd'hui, même si ces peuples sont malheureusement le plus souvent en train d'agoniser sous le rouleau compresseur de la civilisation occidentale actuelle, les voilà, comme par regret pour tout le mal que nous leur faisons depuis plus de 500 ans pour certains, revenus à la surface de notre actualité, parfois par effet de mode purement mercantiliste, parfois pour des raisons sincères et autour de vraies valeurs de solidarité (campagnes de l'association Survival International par exemple).
BIFURCation se sent bien sûr "frère" et intimement lié à ces hommes qui vivent leur humanité de façon complète tout en respectant profondément la nature et ses lois de regénération des ressources. L'éminent anthropogéographe Jean Malaurie parle infiniment mieux que moi de ceux qu'il nomme avec grâce et profondeur, les "peuples racines" :
"Le citoyen du Monde doit être convaincu que l'Homme vit une révolution, une révolution philosophique. Il faut respecter la Nature ; mieux, il faut intégrer cette Nature, Natura, Naturans, accéder à l'esprit de "l'homme nature" (...).
L'homme n'est pas venu sur Terre pour "domestiquer la Nature" mais pour s'y intégrer en la respectant. (...) Les peuples du Nord [ les Inuits, Nord-Sibériens, Indiens nordiques, Sames ... ] eux le savent.
Ce n'est pas par hasard qu'ils résistent dans toutes les contrées du Monde : en Amazonie, en Afrique, en Australie. Il y a là comme un sens de l'Histoire.
Les peuples Racines sont en réserve. Ils ne sont pas en arrière de l'Histoire. Non, ils sont en réserve pour être nos éclaireurs et nous protéger de nos folies en rappelant nos lois éternelles."
Et Jean Malaurie, profondément pétri de "pensée sauvage" à l'issue d'un demi siècle passé à proximité de ses "peuples racines" chéris du Grand Nord, termine ce brillant texte, "Terre Mère", écrit en 2007 pour l'UNESCO, sur ces mots très proches de ce qui nous anime ici :
"Comme John Muir, Ralph Emerson, je conçois la Nature comme un tout, l'homme étant partie de ce tout et je suis envahi d'une joie intime qui m'apaise alors même que j'en découvre la grandiose harmonie. Oui, ce n'est ni en scientifique de la pierre, ni en sociologue, ni en ethnologue que je réagissais, mais comme un homme blessé qui était en train de perdre le sens même de sa propre vie et jusqu'à son âme."
La proximité avec l'idée Durandienne de l'Homme occidental "défiguré" (donc mis en dehors de tout ou partie des six caractères de la Figure traditionnelle de l'Homme) est ici frappante.
Mais nous ne sommes ni des Inuits, ni des Yanomamis amazoniens et si BIFURCation souhaite de toutes ses forces que ces hommes, illustration vivante d'un idéal anthropologique, puissent continuer à vivre en toute tranquilité sur Terre, si nous partageons l'idée de Jean Malaurie selon laquelle ces peuples sont des "éclaireurs" face à nos dérives destructrices, il nous semble aussi que tout l'intérêt des travaux de Gilbert Durand sur l'Homme et la Tradition réside dans ce qu'il nous met, nous, occidentaux, face à nous même : des occidentaux en occident avec une culture occidentale. Point de fuite exotique vers des mondes idéalisés : c'est dans notre propre culture qu'il exhume ce qui nous relie "anthropologiquement" à ces Hommes universels que sont ceux de ces peuples racines "accordés aux écosystèmes" comme le disait François TERRASSON.
Par exemple, c'est au XIIIème siècle, avec le triomphe de l'averroïsme (philosophie d'Aristote) sur l'Avicennisme (néo-platonicien) que gilbert Durand date la période où la pensée occidentale se détourne de la Figure de l'Homme. Depuis, nous sommes pas à pas, devenus des hommes "mutilés" car "défigurés" et... peu à peu pillards du monde qui nous soutient pourtant, notre planète Terre ! Mais enfouis en nous plus ou moins profondément, les six caractères de l'Homme Traditionnel ne demandent peut-être qu'à s'exprimer en pensée et en actes. C'est la tâche un peu folle de réactualisation de ces caractères que BIFURCation s'est fixé car c'est à notre avis une manière certaine d'avancer vers un changement réel de civilisation.
J'insiste : c'est bien de réactualisation ici et maintenant qu'ils s'agit : BIFURCation ne souhaite ni un retour en arrière réactionnaire vers un pseudo âge d'or idéalisé (cher à la droite et à l'extrême-droite que nous rejetons vigoureusement toutes les deux), ni vivre en singeant les peuples racines lointains que notre civilisation détruit ailleurs : prenons nos propres affaires en main de façon honnête et responsable et construisons, sans fuite en avant exotique, une civilisation occidentale qui cesse de détruire tout ce - ceux- qu'elle touche.
P.P
_______________________________
Illustration : art Inuit de Cape Dorset, oeuvre de Kenojuak Ashevak (1960) : "La chouette enchantée".
Rédigé à 23:58 dans Actualité, Anthropologie, Ecologie, Peuples racines | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Un monde peut-il être symboliquement UN comme l'entend la tradition hermétique et laisser dans la société des zones d'ombre où prospèrent des zones réservées ? C'est par le mécanisme de l'héritage qu'une partie des biens de la terre se retrouve la propriété d'une infime minorité des habitants de la planète.
Si la transmission des biens à ses enfants a ses raisons humaines, il est évident aussi que cette pratique a comme conséquence une société en couches séparées, inégalitaires. Psychologiquement, les hommes luttent contre leur conscience d'être mortel et l'héritage est un moyen simple pour imaginativement s'éterniser. La révolution bourgeoise de 1789 a coupé le lien héréditaire de l'aristocratie avec le pouvoir mais ce lien a été maintenu pour la bourgeoisie par la transmission des biens de génération à génération.
Comment tout en maintenant le principe d'un monde non-séparable, laisser à l'homme son sentiment d'être pérenne par le lien de l'héritage sans entraîner une société séparée en classes dont une, très minoritaire, accapare la majorité des biens de la terre ?
Actuellement il y a bien péréquation des taxes sur les héritages en fonction des fortunes mais ces taxes n'influent en rien ou de façon infime sur la quantité des biens transmis. BIFURCation a pour objet d'imaginer une civilisation en rupture et propose, pour résoudre ce dilemme individu-collectivité, l'institution d'un mécanisme comptable, mathématique, un algorithme dont la finalité est de donner aux humains pendant la durée d'une vie, un niveau équivalent de possession.
Pour se faire une idée :
- à son décès, le possesseur d'un appartement, d'une petite maison, la transmettrait à ses enfants;
- à son décès, le possesseur d'immeubles, de biens financiers conséquents, laisserait à ses héritiers le logement familial ou l'équivalent en argent.
Ainsi on pourrait sans hypocrisie parler à terme d'égalité des chances qui ne serait pas celle actuelle qui est de se hisser à un niveau social au-dessus des autres mais celle de vivre en égal avec ses frères humains.
Rédigé à 01:49 dans Actualité, Politique, Social | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Article sur la Liste Europe Démocratie Espéranto du Sud-Est (La Marseillaise du 6 juin 2009) :
"Langue commune. Le Ciotaden Michel Eliard est aussi en lice, pour faire de l'espéranto, la langue européenne. L'espéranto pour seule revendication « II fallait un représentant pour les Bouches-du-Rhône eh bien c'est moi... ». C'est avec un demi-sourire que Michel Eliard explique sa candidature aux élections européennes sur la liste « Europe Démocratie Espéranto » conduite par Christian Garino.
Comme son intitulé l'indique, la liste met en avant cette langue « internationale », l'Espéranto, pour qu'elle devienne là langue la plus couramment utilisée en Europe. Inventée par Ludwik Lejzer Zamen-hof à la fin du 19ème siècle, cette langue serait actuellement parlée dans plus de 110 pays, même s'il y a encore très peu de pratiquants mais des réseaux, communautés, et associations d'espérantistes.
Faire de l'espéranto, la langue commune de l'Europe, serait « un gage de neutralité puisqu'elle n'appartient à aucun pays » contrairement à l'anglais, qui tient d' « une hégémonie culturelle » dénonce le candidat. « L'Europe pourrait très bien instituer l'enseignement de l'Espéranto à partir de l'école primaire dans les 27 pays de l'union et l'utiliser officiellement
On ne fera pas simplement l'Europe avec l'économie mais avec une culture et une langue communes, pour la paix » conclut-il. La liste Europe Démocratie Espéranto s'est fixée pour objectif lors de ces élections de sensibiliser les électeurs à sa cause en ne mettant en avant que cette « seule revendication linguistique ». S.F."
Rédigé à 20:02 dans Actualité, Espéranto, Politique | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
BIFURCation ... chaque semaine ... B-A BA - 3 - espéranto (Eo) :
b.a ba - La 4° des 16 règles fondamentales de la grammaire E-o (voir B-A BA 1 et 2 pour les règles précédentes)
4ème règle : Les NOMBRES
Les adjectifs numéraux cardinaux sont invariables : unu - du - tri - kvar - kvin - ses - sep - ok - naù - dek - cent - mil...
Dizaines et centaines s'obtiennent par la réunion des nombres : dudek = 20; kvincent = 500; dudek unu (dudek: 2x10 + unu: 1 soit dudek unu = 21);
Les ordinaux s'obtiennent en ajoutant "a" aux cardinaux : oka (huitième);
Les multiplicatifs " " " le suffixe "obl" : triobla (triple);
Les fractionnaires " " " le suffixe "on" : kvarono (un quart);
Les collectifs " " " le suffixe "op" : duope ( à deux); Les distributifs " " " en mettant "po" devant le nombre : po tri = à raison de 3 (chacun)
________________________________________________
Info - lien ici :
"L'espéranto - une langue artificielle conçue pour faciliter la communication internationale - sera "une matière facultative du programme" de l'école primaire à l'école secondaire, selon le projet de loi au Sénat (PLS) 27/08, rédigé par le sénateur Cristovam Buarque (PDT-DF), projet approuvé le mardi (15), dans sa décision finale par la Commission pour l'Education, la Culture et des Sports (CE)".
Le projet de loi, (...) comporte un § dans l'article 26 de la loi de Directives et de Bases stipulant que les cours d'espéranto seront facultatifs, mais que "leur offre devient obligatoire si la demande le justifie".
Commentaire BIFURCation : La Hongrie a déjà une option "espéranto" dans les examens d'entrée à l'Université, les élèves du Brésil et de Hongrie pourront donc facilement communiquer ensemble, sans compter la communication avec les espérantophones des 5 continents.
Position de BIFURCation sur l'Espéranto.
Rédigé à 11:56 dans Actualité, Espéranto | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
BIFURCation ... chaque semaine ... B-A BA - 2 - espéranto (Eo) :
Rappel : sur la première note B.A BA, nous avons vu les prononciations des lettres. Plus généralement on dira que les mots se prononcent comme ils sont écrits et s'écrivent comme ils se prononcent. C'est la 9ème des 16 règles intangibles édictées par le concepteur de la langue internationale : Louis Lazare Zamenhof.
BIFURCation est passeur de civilisation. L'espéranto est l'outil de communication internationale respectant tous les peuples. Nous devons nous l'approprier. Il est le présent du futur que nous prônons.
Le b.a ba ci-présent a seulement pour but d'informer et d'aiguiser les curiosités. Pour l'apprentissage sérieux il faut soit prendre un cours gratuit sur internet : ici ou là ou par correspondance en s'adressant à [email protected] .Ou mieux encore, suivre les cours s'ils existent près de chez vous.
Les 3 premières règles:
- L'article - Le genre grammatical n'existe pas en Eo (en français: table est féminin et livre est masculin); les êtres de sexe féminin sont désignés par le suffixe -in Exemples : bov(in)o - patr(in)o - amik(in)o)
L'Eo n'a qu'un article défini (LA) invariable. le livre = la libro; la table = la tablo....
L'article indéfini n'existe pas : un livre = libro; une table = tablo....;
- Le substantif - Finale "o" - Pluriel en "j"
(la langue n'a que 2 cas : nominatif et accusatif *. Ce dernier s'obtient par l'adjonction de "n" au singulier et au pluriel).
- L'adjectif - Finale "a" - Invariable en genre, pluriel en "j", accusatif en "n". Comparatif de supériorité : pli...ol... (plus que...)
Superlatif : la plej...el... (le ou la plus...de...).
* Pour marquer le COD (complément d'objet direct) l' Eo ajoute la consonne "n" en fin de mot. Exemple : mi manghas la supon (je mange la soupe); également pour la destination d'un déplacement . Exemple : mi iras urben (je vais à la ville).
Position de BIFURCation sur l'Espéranto.
Rédigé à 15:26 dans Actualité, Espéranto | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Les commentaires récents